Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

238 POUSSIÈRE DU PASSÉ

L'Empereur fut le plus parfait époux pour MarieLouise. Elle-même demeura impeccable tant qu'elle fut à ses côtés. Mais elle l’oublia si vite, quand il fut tombé, qu’on peut affirmer qu'elle ne lPavait pas aimé.

Cest dans l'intervalle qu'il faut placer la liaison avec la comtesse W alewska, « une femme charmante, un ange, écrivait-il, On peut dire que son âme est aussi parfaite que sa figure ». Elle avait vingt-deux ans quand il la rencontra à un bal offert par la noblesse de Varsovie. Elle était blonde, la peau d’une blancheur éblouissante, petite, bien faite, et, sur le visage, une teinte de mélancolie. Mariée à un vieux gentühomme d'humeur maussade, elle apparut à l'Empereur comme une sacrifiée. D'abord, elle résista, Puis il lui écrivit en termes si touchants et si tendres qu’elle finit par céder, convaincu d’ailleurs qu’en se donnant au maître du monde, elle hâteraitla délivrance de la Pologne sa patrie. Il fallut se séparer. L'amour survécut à l'absence, amour fortifié par la naissance d’un fils. Si les deux amants se revirent peu, ils ne cessèrent de se chérir. Quand, accablé par la mauvaise fortune,

l'Empereur eut besoin d’être consolé, c’est la