Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3
LEGISLATIVE. 305
ces contre eux, et s'assurer la conquête des Pays-Bas. Le roi de Prusse parut voir, sans peine, le sacrifice d’un allié qui l'avait excité à cette fatale expédition, sans en partager également les dépenses et les dangers.
On sait comment le roi de Prusse exécnta cette retraite qu£ eût présenté les plus grands embarras, sil eût eu affaire à un ennemi opiniâtre et à une armée un peu expérimentée. Du touriez tenait constamment ses troupes à une même distance des Prussiens, sans les attaquer, sans les harceler jamais; il semblait plutôt les reconduire que les poursuivre. Les vaincus et les vainqueurs s’accordaient également pour faire tomber leur colère sur les malheureux émigrés. On les laissait aux der. niers postes de l’arrière-garde. Les vieillards, les infirmes qui nepouvaientsuivre la marche de l’armée, tombaïent aux mains des Français, etétaient fusillés sur-le-champ. Les hussards prussiens les pillaient avecune indignité révoltarte. De tels désordres répugnaient à l'ame sensible du duc de Brunswick, il ne put cependant parvenir à les empêcher. Les Prussiens laissaient la route couverte des cadavres de leurs compagnons ; une expédition qui n’avait été honorée d’aucun combat, coûta à Fréderic-Guillaume une grande partie des trésors que le grand Fréderic avait laissés à son successeur , pour de plus heureuses etde plussages entreprises. Ce futavec des transports de joie que cette armée, réduite presqu’à la moitié de ses combattans, se vit hors d’un territoire frappé pour elle de malédiction ; mais de nouveaux combats l’attendaient encore. Le général Custine venait, de faire une invasion dansle Palatinat, il s'était emparé de Spire et de Worms; la ville de Mayence même ne lui avait opposé aucune résistance. Le roi de Prusse marcha pour arrêter ses progrès.