Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

NATIONALE. dE

à l’une des portes de la salle, elle est enfoncée, Des fl d'hommes , de femmes furieuses entrent, sont per oi rentrent encore : tantôt on voit une assemblée qui du bèré: tantôt elle se divise en deux Partis qui se É “ fondent l’un sur l’autre avec différens auxiliaires, Ce Fe ù bat est ridicule autant qu’atroce. Des armes brillent de tous côtés; mais pendant long - temps elles ne font Lu couler de sang. On ne cherche point à percer, Na * étouffer ses ennemis. Soixante mille hommes » ATmMÉS de fnsils, de piques, de canons, sont rangés autour de la salle de la convention , et ne prennent point de part à l’horrible lutte qui s'y passe. À peine en connaissent-ils les événemens et les chances diverses. C'était dans la foule qui remplissait les corridors que chaque parti prenait un groupe d’assaillans, qui lui suflisait peur conquérir ou pour conserver ce nouveau champ de bataille,

Un seul homme, au sein de ce tumulte, était resté im mobile. C'était Boissy , président de l'assemblée : il enten= dait mille voix qui le dévouaient à la mort; sOn recard ._menaçait encore les séditieux. Ils engagent un troisième choc , et cette fois leur rage ne connaît plus de frein. Ils tirent des coups de fusil; ils se rendent maîtres de la salle: ils; arrivent jusqu’au fauteuil du président ; ils étendent leurs piques sur sa poitrine; ils lui commandent de mettre aux voix leurs propositions odieuses et insensées » ou de

uitter le fauteuil : Non, retirez-vous ; c’est toute la réponse qu’il fait aux rebelles. Son danger imminent émeut plusieuts des députés qui étaient restés dans la salle » Malgré le triomphe de la montagne. L'un d’eux s’élance avec impétuosité pour se placer entre lui et les assassins. I] se nommait Ferraud : peut-être les factieux , en l'entendant appeler, le confondirent-ils avec Fréron, qui leur était alors odieux ; peut-être aussi leur ressentiment était-il allumé par les preuves de courage qu’il avait données dans cette même journée. Un coup de pistolet l’atteint et le tue au moment où il détournait larme d’un assassin dirigée contre l’intré pide président de la convention. Ils s’enivrent tous de la joie de ce massacre ; ils foulent ce corps glacé; ils l’entrate nent hors de la salle; ils en séparent la tête, que, suivant leur coutume barbare, ils portent au bout d’une pi que. Ils rentrent avec cet étendard. L'horreur et l’effroi ont chassé de la salle presque tous les députés ennemis du crime. La convention n’existe plus que par un seul‘homme, son président, qui n’a point abandonné le fauteuil. Il est de nouveau assiégé par la horde homicide. On Jui présente la tête de Ferraud, il se détourne avec horreur :

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