Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

EXECUTIF. at

Bonaparte s'était occupé plus particulièrement à faire du Milanais un point d'appui à la nouvelle puissance des Fratn cais en Italie, ou plutôt à en faire le centre d’une Italie nouvelle. De ces différens états , le Milanaiïs était depuis long-temps celui qui avait conservé le moins de gloire et d'indépendance ; aucun pays de l'Europe n'avait été plius souvent conquis. Ses discordes civiles n’avaient pas mênne été décorées du nom de liberté. À ne partir que du quimæ zième siècle, on voit le Milanais toujours agité sous lies deux dynasties des Visconti et des Sforze, et depuis on Je voit l’objet, le théâtre et la proie de longues guerres qui lui donnent une continuelle succession de maîtres français ; espagnols ou allemands : sa destinée avait enfin paru fixée Sous ces derniers. La maison d’Autriche gouvernait avéec douceur un peuple dont elle avait plusieurs fois éprouvé linconstance ; la modération allemande assujettissait , samns trop d'efforts, la vivacité, ou plutôt la mobilité italiennse, Cest parmi ce peuple que Bonaparte voulut créer un Ca ractère national qui eût assez d'énergie pour entraîner dues états voisins. L'entreprise était difficile; il n'y a de libertté pour un peuple que celle qu’il a lui-même conquise : Bonsaparte pouvait être considéré par les Italiens , défians vet spirituels, comme un nouveau Flaminius offrant à la Grètce dégénérée le bienfait illusoire de son antique liberté. Ija politique de Bonaparte modifia tous les principes de la révso: Jution francaise en les portant dans le Milanais. Il ne mékla point à une réforme politique des entreprises irréligieusess ; il enleva aux nobles des priviléges, mais il les appela à des fonctions importantes. 11 donna à la république quil créait des formes démocratiques ; mais il songeait plus sé£_: rieusement à lui donner la fixité d’une aristocratie tutélaire et modérée. Il ménagea toutes les institutions, hormyis celles qui tenaient au régime féodal. Bientôt il appela aux armes un peuple qui avait toujours été si dangereux à s6es conquérans. Il réunit sous ses drapeaux des soldats milaa= nais qui apprirent de lui à devenir les émules de la vaaleur francaise. Mais la république cisalpine, en naissants, comptait déjà dans son sein les ennemis les plus dangereuyx, Le peuple des campagnes recevait avec une sombre dés fiance le bienfait que les paysans français avaient recu avesc une joie féroce, celui de l'abolition des droits féodauxx. Deux révoltes éclatèrent en peu de temps : la première avaïit son centre dans Milan même, et sur-tout dans Pavie; lees paysans étaient entrés dans ces deux villes ; et si leurs fuyreurs n’eussent été bientôt réprimées , l’armée francaise coun-

rait les pius grands dangers, Il suffit à Bonaparte d’entreer