Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

EXECUTIF, 07

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» les Autrichiens fuient en désordre et au hasard. Le gé» néral Augereau , qui se distingua extrêmement dans cette » journée, eut à combattre et vainquit des forces doubles » des siennes. »

Wurmser ne pouvait se résoudre à s’avouer vaincu. Le lendemain d’une défaite , il se prépare encore à une bataille. Ecoutons Bonaparte qui rend compte d’un des événemens les plus remarquables de sa vie, et surtout d’un des traits qui caractérisent le mieux l’étonnante présence d'esprit dont il est doué :

« Le sort de l'Italie n’était pas encore décidé. Wurmser » avait réuni un corps d'infanterie de vingt-cinq mille hom» mes, une cavalerie très-nombreuse, et sentit pouvoir encore » balancer le destin. De mon côté, je donnai des ordres » pour rassembler toutes les colonnes de l’armée. Je me » rendis moi-même à Lonado pour voir les troupes que » Je pourrais en «tirer.

» Mais quelle fut ma surprise, en entrant dans cette » place , d’ÿ recevoir un parlementaire qui sommait le »* commandant de Lonado de se rendre, parce que, disait» il, il était cerné de tous les côtés ! effectivement , les vedettes de cavalerie annoncaient que des colonnes enne» mies touchaient à nos grand’gardes , et que la route de » Brescia à Lonado était coupée au pont de San-Marco. » Je compris sur-le-champ que ce ne pouvaient être que » les débris de la division coupée , qui, après avoir erré » et s'être réunis, cherchaient à se faire un passage. Je » m'avais à Lonado qu'environ douze cents hommes. J'ap» pelai le parlementaire. Je lui fs débander les yeux : je » lui dis que si celui qui l’envoyait avait la présomption * de prendre le général en chef de l’armée d’Italie:, il n’avait » qu'à s’approcher, qu’il devait savoir que j'étais à Lonado, » ‘avec l’armée républicaine, et que si, sous quelques mi» nutes, sa division n’avait pas posé les armes, je ne ferais

grâce à aucun, Le parlementaire parut fort étonné de » me trouver là, et un instant après toute cette colonne » posa les armes. Elle était forte de quatre mille hommes. »

Le 18, tout était prêt pour une nouvelle bataille. Les deux armées étaient en présence. Celle de Wurmser égalait encore, malgré les pertes qu’elle avait éprouvées les jours précédens , l'armée de Bonaparte, qui, depuis l’ouvérture de la campagne, n'avait recu que des renforts peu considérables. Mais Wurmser n’osait attaquer. Bonaparte feint un mouvement rétrogade pour attirer sur Ini. L’armée autrichienne s’avance, le général Serrurier tourne la gauche ; l’adjudant-général Verdières attaque une redoute

de 13e

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