Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

EXECUTIF. r03

jeunes gens qui se confient à leur courage, à l'enthousiasme qu'ils ont recu, font flotter un étendard qu'a brodé de ses mains leur impératrice. Alvinzi, qui a soutenu à Arcole un combat encore plus disputé qu’il ne l'avait été par ses deux prédécesseurs, se flatte qu'une victoire va délivrer Mantoue. Que lui importe même d’être battu sur plusieurs points, pourvu qu’une de ses colonnes renouvelle l'entreprise désespérée de Wurmser. Du plus loin que le général assiégé apercevra les enseignes de ses compatriotes qui marchent à Jui et qui lui apportent des vivres, il s’élancera avec ses soldats affamés et furieux. Alvinzi, avec une grande partie de ses forces, occupe les montagnes du Trentin, et voit sur des collines inférieures l’armée de Bopaparte qui supporte les rigueurs du climat et de l’hiver. Sur d’autres points , il menace le bas Adige. Par tous les mouvemens qu’il tentera, quel qu’en soit le succès , il rend presque assurée la marche d'une colonne de grenadiers qui, sous la conduite du général Provera que nous avons vu se gouvrir de gloire à la bataille de Millesimo , doit percer à travers les lignes du blocus. Bonaparte a été forcé de les rendre moins épaisses : il s’est porté en avant. Le 23 nivôse , 13 janvier, il arrive à Vérone : il y voit Massena, qui revient vainqueur d’un combat où le général Brune et le général Leclerc se sont distingués à l’envi. Bonaparte occupe un long rang de collines, nommé le plateau de Rivoli, une des plus formidables lignes de défense que la nature ait offerte au génie militaire, Tous les cinquante mille hommes d’Alvinzi sont employés à le tourner dans cette position. On combat à de longues distances : il semble que Bonaparte assiste à tous les combats: tout son but est de forcer Alvinzi à des opérations compliquées dont bientôt le général autrichien ne verra plus l’ensemble, tandis que le général français le saisira à chaque instant d’une vue plus rapide et plus vaste. Pendant la journée du 24 ventôse, 15 janvier, Joubert est attaqué et se maintient au poste de la Corona. Bonaparte attaque les ennemis en avant de Rivoli : il s'empare du poste de San-Marco, qui est la clef de la position de ce plateau. 1l appelle ainsi sur Ini d’Alvinzi au moment où ce général croyait avoir enfermé la division de Joubert. Cependant les Autrichiens obtiennent quelque succès autour du plateau; ils s'emparent de quelques positions que Massena reprend. Une de leurs coJonnes qui avait longé l’Adige avec une artillerie imposante, marche droit à Rivoli. Ce mouvement même à été prévu. Déjà elle va être enfermée. Elle échappe en se jétant dans la vallée de lAdige. Une autre colonne autrichienne qui