Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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néral en chef, que j’entende par-là qu’il ne vous soit pas possible de la sauver par la force des armes; mais, dans a Supposition que les chances de la guerre vous deviennent favorables , l'Allemagne n’en séra pas moins ravagée, Quant à moi, M. le général en chef, si l’ouverture que j'ai l’honneur de vous faire peut sauver la vie à un seul homme , je m'estimerai plus heureux de la couronne civique, que je croirai avoir méritée, que de la triste gloire qui peut revenir des succès militaires. Je vous Prie de croire, M, le général en chef, aux sentimens d'estime et de considération avec lesquels je suis, etc. »

Voici la réponse que fit l’archidne :

« M. le général,

» Assurément, tout en faisant la guerre et en suivant la vocation de l’honneur et du devoir, je désire ainsi que vous la paix pour le bonheur des peuples et de l'humanité.

» Comme néanmoins, dans le poste qui m'est confié, il ne m’appartient pas de scruter ni de terminer la querelle des nations belligérantes, et que je ne suis muni de la part de S. M. l’empereur d’aucun plein pouvoir pour traiter s vous trouverez naturel, M. le général, que je n’entre avec Vous là-dessus en aucune négociation , et que j’attende des ordres supérieurs pour cet objet d’une si haute importance , et qui n’est pas foncièrement de mon ressort.

» Quelles que soient, au reste, les chances futures de la guerre , ou les espérances de la paix, je vous prie d’être bien persuadé, M. le général, de mon estime et d’une considération distinguée. » Ÿ

Cette réponse condamnait Bonaparte à vaincre encore une fois avant de voir ses vœux accomplis, Il porte encore plus de vivacité et de sûreté dans ses opérations militaires. Massena, qui commande son avant-garde, se place, avec son intrépidité accoutumée , entre l’armée autrichienne et un corps qui, sous les ordres du général Spork, cherche à se réunir à l’archidue. Il attaque, il culhnte l'arrière garde qui lui est opposée, tandis que le généTal de division Guyeux poursuit de montagne en montagne le corps du Senéral Spork, et le chasse à une plus longue distance de Varchiduc. On entre dans Neumark : on s'empare de trois postes importans sur la rivière de Muerch. L’archiduc n’a Point osé défendre les bords de cette rivière, On s’avance An Léoben : on est à trente lieues de Vienne. Tous £s Courriers qu’envoie l’archidue dans cette capitale y portent la terreur. La cour fuit, la famille impériale ya se disperser. Les volontaires » que le péril a rassemblés, sont découragés par une suite de malheurs qui portent le ca-