Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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d’insurrection avait gagné jusqu'aux matelots, qui pouvaient, d'un niotaentà l'autre, livrer la flotte de la république à la France. Les nobles ne virent plus d’autre moyen de modérer unerévolution inévitable, que de l’accepter etde la dirigereux-mêmes, sionle leur permettait. Le grand conseil abdiquason autorité, et déclara quel’ancienne forme démocratique serait rétablie dans la république de Venise comme elle existait avant la révolution de 1706. Le peuple de Venisese livra à la joie, recut les Français , adopta leurs maximes, imita les formes de leur gouvernement. Bonaparte, qui prévoyait un sacrifice douloureux, garda le silence et n’entra point dans Ve: nise. La destinée devait lui permettre un jour de rendre l’indépendance nationale, et une existence affranchie de troubles et de servitude à un peuplt qui pendant long-temps avait rivalisé avec la splendeur des anciennes républiques.

Bonaparte se servit des forces pavales de Venise pour soumettre les îles qu’elle possédait dans l'Adriatique. Tout le merveilleux de ses campagnes s’accroissait encore par les noms de Corcyre, d’Ithaque et de Cythère, ses dernières conquêtes. L'ile de Corfou donnait, et par sa fertilité, et par la beauté de son port, de nouveaux moyens à Bonaparte d’accomplir de vastes projets sur la Méditerranée.

Voici le traité de Campo-Formio , qui fut conclu le 6 octo bre 1797 :

Sa majesté l’empereur des Romains, roi de Hongrie et de Bohême et la république française, voulant consolider la paix dont les bases ont été posées par les préliminaires signés au château d'Eckenwald , . de Léoben, en Siyrie, le 18 avril 1797, ou 20 germinal an 3 de a république française, une et indivisible , ont nommé pour leurs plénipotentiaires , savoir :

Sa majesté l’empereur et roi, le sieur D. Martius Mastrili, noble praticien napolitain , marquis de Gallo, chevalier de l’ordre de SaintJanvier, gentilhomme de la chambre de sa majesté le roi des DeuxSiciles, et son ambassadeur extraordinaire à la cour de Vienne ; lesieur Louis de Cobentzel, comte du saint-empire romain, grañd’croix de l'ordre royal de Saint-Etienne, chambellau, conseiller d’état intime actuel de sa majesté impériale et royale apostolique, et son ambassadeur extraordinaire près sa majesté impériale de toutes les Russies ; le sieur Maximilien comte de Meerfeldt, chevalier de l'ordre teutonique et de l’ordre militaire de Marie-Thérèse, chambellan et gtnéral-major de cavalerie dans les armées de sadite majesté l'empereur et roi , et le sieur Ignace, baron de Degelmann , ministre plénipotentiaire de sadite majesté près la république helvétique; et la république française, Bonapes général en chef de l’armée francaise en Italie; lesquels, après

’échange de leurs pleins pouvoirs respectifs, ont arrêté les articles suivaus :

Ant. 1%. Il y aura, à Pavenir et pour toujours , une paix solide et invariable entre sa majesté l’empereur des Romains, roi de Hongrie et de Bohême, ses héritiers et successeurs , €t la république française. Les