Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

INTRODUCTION. Ft

gulier jeu du hasard : des cavaliers français apercurent des Vaisseaux qui avaient été retenus par les glaces, et ils s’en emparèrent.

Si l'occupation de la Hollande eût été faite six mois plus tôt, c’est-à-dire avant le o thermidor , Robespierre, BillaudVarennes ou Couthon auraient relevé tous les échafauds du duc d’Albe , auraient proscrit tous les riches , et fait tarir la source des richesses. Leurs mesures anarchiques, en frappant sur l’industrie, le travail et l’économie d’un peuple qui lutte contre la pauvreté de son sol, et qui se défend à grands frais contre jes fureurs de l'Océan , auraient percé les digues, auraient fait rentrer la Hollande sous les flots. Le nouveau comité de salut public n’abjura point tout droit de conquête: mais il en usa sans violence. Il voulut étendre la liberté du peuple batave, bienfait suspect quand l’indépendance nationale a reçu une profonde atteinte. Il l’appela un allié, mais il lui demanda des tributs. Il l'opprima peu, il ne le releva point. Ce peuple fit de continuels efforts de patience pour adoucir et pour supporter sa ruine. Ce fut la France qui vainquit la Hollande; ce fut l'Angleterre, tout à l'heure son alliée, qui lui ravit les plus précieuses dépouilles. Ce qui contribua à la facilité de ses succès et à les rendre souvent ignominieux pour la Hollande, c’est que son armée navale, alors toute dévouée au parti d'Orange, evut servir le ressentiment de son chef par des défections et des trahisons multipliées. Les Hollandais se virent enlever leurs florissantes possessions dans les Indes ; ils perdirent tout de leur commerce , excepté Vordre, la patience, la bonne foi, sur lesquels il se fonde. Quand la France porta parmi eux les principes de sa révolution , on les vit répéter avec flegme les discours extravagans qui avaient excité parmi nous tant d'orages ; on ne les vit point commettre d'actes insensés, d’actes féroces. î

La république francaise fut amenée, par le traité qu’elle fit avec la république batave, et dont Sieyes et Rewbel furent les négociateurs, à un système politique qu’on annonçait depuis long-temps et qu’on suivit avec constance, celui d'établir au-delà de ses frontières des républiques subordonnées. Par ce traité, la république batave céda à la Franceles différentes forteresses dont eelle-ei voulut se faire une barrière sur la Meuse.

Je viens de dire que l'Angleterre s'était amplement dédommagée sur les colonies de la Hollande des secours impuissans et peut-être perfides qu’elle, lui avait prêtés, C'est ici le lieu d'examiner la politique d’un gouvernems