Précis des événements militaires, ou Essai historique sur la guerre présente : avec cartes et plans. T. 1, Renfermant les évènmens les plus remarquables depuis la reprise des hostilités au mois de Ventôse jusqu'à la fin de l'an 7 de la République française (mars à septembre 1799.)

(275) cès qu'on devait s'en promettre. L'esprit populaire étendit trop le cercle de l'admission: les grands pro: Priétaires négligèrent trop aussi l'influence que la nature des choses et le consentement général s’accordaient à leur attribuer; le pouvoir et le premier de tous, celui de la force, descendit ainsi au-dessous de son niveau naturel, et se trouva souvent placé dans

les mains d'hommes qui n'étaient pas suffisamment intéressés à la conservation* .

À ces inconvéniens majeuts s'en Joignirent d'autres qui eurent aussi des résultats nuisibles : l'espèce d'honneur que l'on attachait au costume militaire, la grace qu'il prête à l'élégance de la jeunesse, les marques distinctives des grades, les uniformes, les “épaulettes, les plumets, échaufférent les esprits et portèrent au mouvement des hommes qui n'y sont déja que trop enclins par leur caractère et leurs habitudes. La correspondance impolitique des grades dans la garde nationale et dans l’armée, exalta l'amour-propre des citoyens qui, sans aucun service antérieur, se virent promus à des commandemens, et blessa justement les militaires qui n'avaient acquis de pareils titres qu'au prix de longues années de travaux et de leur sang versé dans les combats: enfin l'on

‘doit reconnaître que l’eFervescence que fit naître l'établissement de la garde nationale, n’a pas été sans inconvéniens; çar s'il est utile d’entretenir dans une nation le goût des armes , des exercices et des évolutions, il ne faut pas qu'il en devienne la passion, et qu'il l'éloigne des travaux productifs dont Le résultat constitue la richesse et le bonheur d'un état, Peut-

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