Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits
158 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.
trices dont l’Église de France eut alors à souffrir. Cette affirmation ne résiste pas à un examen impartial de la réalité.
Quoi qu'en disent ceux qui ne veulent voir le clergé de cette époque qu’à travers quelques abbés de cour, ses mœurs, alors comme aujourd’hui, étaient pures. Sur cent trente évêques que compte la France à la veille de la Révolution, on en irouve à peine une dizaine qui soient indignes d’excercer le sacerdoce. Aux débordements d'un Rohan ou d’un Talleyrand, on peut opposer les. vertus de la presque totalité de leurs collègues. Quant aux curés et aux vicaires, ils étaient presque tous, à cette époque, comme maintenant, des hommes dé devoir.
La vérité, c’est qu'à partir du xvm° siècle et contrairement à ce qui s’était toujours pratiqué, l'épiscopat ne se recrute plus que dans la noblesse et que les gentilshommes appelés au gouvernement des âmes, déploient, pour la plupart, sous la mitre, les habitudes de domination et de grande existence, qu'ils tiennent de leurs aïeux et qui ne sont pas conformes à ce que prêche l'Évangile touchant la pauvreté à laquelle doivent se vouer les ministres du Seigneur.