Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits
LA CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ. 161
l'antique organisation de l’Église. Archevéchés, canonicats, prébendes, chapelles, chapitres, prieurés, abbayes, couvents étaient supprimés. Les circonscriptions épiscopales étaient remaniées, et, au lieu de cent trente évêchés, il n’en était maintenu qu’un seul par diocèse. Les traitements ecclésiastiques assurés au clergé en remplacement de ces biens, étaient notablement réduits et uniformisés. Cette première partie de la Constitution civile répondait, au moins en partie, à des nécessités généralement reconnues: elle n’altérait en rien des lois essentielles de l’Église, ne lésait que des intérêts matériels et, en dépit des protestations qu'elle soulevait, elle n’était pas inacceptable. Malheureusement, on n’en pouvait dire autant des dispositions qui suivaient, relatives au mode de nomination des évêques et des curés. Au choix du roi, ratifié par le pape, en ce qui touchait les évêques, elles substituaient l’élection par les fidèles, ceux-ci élisant les curés et les curés élisant les évêques. Elles interdisaient aux évêques élus de demander au pape de ratifier leur élection; ils ne pouvaient recevoir l'institution canonique que
du métropolitain ou, à défaut de lui, du plus 44