Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits
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ancien de leurs collègues. On leur laissait, il est vrai, le droit de correspondre avec le Saint-Siège en certains cas. Mais ce droit était illusoire puisque, en leur permettant d'affirmer au pape leur entière union avec lui, on leur enlevait la liberté de lui obéir.
En même temps qu'on prétendait libérer de la sorte le clergé de l'autorité pontificale et créer ainsi une Église nationale, exclusive de toute influence étrangère, on le soumettait à la censure des autorités civiles dans un grand nombre d’actes de sa vie sacerdotale. Enfin, pour couronner ce chef-d'œuvre d’arbitraire, véritable encouragement au schisme et instrument destructeur de la vieille hiérarchie catholique, tout titulaire élu devait prêter un serment de fidélité à la nation, à la loi et au roi, dont la teneur était incompatible avec ce qu'exige du prêtre le devoir d’obéissance au pape.
Avant même que le projet eût été mis en délibération, il fut aisé de voir qu’il recontrerait, de la part de l’épiscopat et des prêtres, une indomptable et presque unanime résistance, surtout en ce qui touchait l'élection et le serment. Vainement, ses défenseurs objectaient que l'élection étail le sys-
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