Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

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a tures. Il descendait d’une famille anglaise, alliée aux Clarendon. Parti d'Angleterre à la suite des Stuarts et victime de son dévouement à leur cause, son père, venu en France et fixé à Sancerre, s’y était marié. Notre conspirateur était né de ce mariage. En 1790, destiné à la carrière militaire, il achevait ses études à Paris. Il se trouva mêlé ainsi aux premiers événements de la Révolution. En même temps qu'il puisait dans le spectacle sinistre qu'ils lui offraient une profonde aversion pour elle, il y contractait vis-à-vis de lui-même l'engagement de se vouer à la défense des Bourbons proscrits.

Il faut lire dans ses mémoires comment ce dévouement s'était exercé jusqu’au jour où nous le voyons se jeter dans la plus périlleuse des équipées. Les convictions qui le poussaient à affronter des dangers redoutables étaient celles de toute sa famille. Marié depuis quelques mois, il

trouvait dans sa jeune femme un écho de ses

propres sentiments. Son unique frère, son cadet, n'était pas moins royaliste que lui, et quoiqu'il ne manifestät pas ses opinions de la même manière, il devait payer chèrement plus tard la parenté qui l’unissait à un homme notoirement