Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

208 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

gonds et dans un tel emportement que Monsieur et la plupart de ceux qui étaient là crurent prudent de se retirer. J'avais suivi mon prince chez lui; je lui demandai s’il avait été content de ma mesure. Il me répondit qu’il était impossible d’en apporter davantage et me témoigna dans les termes les plus touchants sa peine de la scène qui venait de se passer. »

Le lendemain, dans l'espoir que la nuit et la réflexion auront calmé l'irritable favorite, d'Avaray se rend chez elle, désireux de l’apaiser en lui exprimant ses regrets pour cette discussion fâcheuse, bien qu'on ne puisse l’accuser de l’avoir provoquée. Monsieur est là, ainsi que le comte d'Hautefort et une femme de chambre. D’Avaray veut s'expliquer. Dès ses premières paroles, Mme de Balbi s’emporte et il se voit l’objet d’une nouvelle algarade :

« Mais, Madame, dit-il alors, je pensais vous trouver plus calme ce matin et vous voir du moins reconnaître sans partialité qu'hier, je ne suis pas sorti un moment de la mesure que la bienséance et le respect exigeaient de moi. Il y avait des témoins. Tout le monde n'a pas été aussi injuste que vous,