Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut
PHILOLOGIÉ. 23 lobjet continuel de l'étude de ceux qui s'appliquent aux arts, si les plâtres moulés sur l’antique n'étoient pas répandus dans tous les ateliers, les chefs-d'œuvre immortels des Raphaël , des Titien, des Michel-Ange, des Poussin, des Palladio , n’empêcheroient pas Les beaux-arts de _dépérir, ou du moins de descendre au niveau subalterne de l’école Flamande ; niveau auquel elle ne se seroit même jamais élevée sans linfluence médiate des anciens modèles, sur Îesquels s'étoient formés les maîtres Italiens, qui ont donné, par ce moyen, aux Flamands, une idée moins bornée et moins imparfaite des arts du dessin.
La philologie, c’est le nom qu'on donne à l'étude approfondie des écrivains Grecs et Latins, n’a pas seulement l'avantage d'en perpétuer Îe goût et d'en conserver la pureté; elle est encore la pierre fondamentale de la littérature; -elle est sur-tout indispensablement nécessaire à l’histoire : car c'est à la philologie qu'est due la critique, ce flambeau sans lequel l'histoire se perd dans la fable ou dans le roman, cette lumière qui éclaire toutes les sciences morales, et sans laquelle la jurisprudence dégénéreroit bientôt en chicane, et la théologie en superstitions ridicules. et absurdes.
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