Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

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nouveau système ne fut point l'effet de ce succès lent, progressif et paisible, qui appartient à la vérité et à la sagesse; ce fut une irruption violente d'idées nouvelles, adoptées avec üne sorte de passion, célébrées avec exagération. Elles envahirent à-la-fois et la moitié de l'Allemagne, et toutes les carrières dans lesquelles s'exerce l’esprit humain. De nombreux écrivains , et, dans le nombre, des hommes d’un talent très-distingué, s'en déclarèrent spontanément les apôtres. Les uns en commentèrent, d’autres en résumèrent les maximes; plusieurs ne dédaignèrent pas de composer les dictionnaires du nouvel idiome; le plus grand nombre se hâta d'étendre l'empire de cette doctrine sur la littérature, les arts et les sciences physiques. La théologie, l'enseignement public, la prédication même de la morale, furent soumis à cette influence, et, s’exprimant dans un langage jusqu'alors inconnu , parurent animés d’un nouvel esprit. L'éclat de ce triomphe fut malheureusement terni par l’intoléranceet l’orgueil de quelques nouveaux adeptes ; on fut blessé de les entendre répondre par des injures aux observations des hommes les plus éclairés ; on crut voir en eux plutôt dés sectaires que des sages; et lorsqu'’à force de leur entendre dire qu'ils d'étoient pas compris, on commença Littérature ancienne. g