Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut
312 HISTOIRE ET LITTÉRATURE ANCIENNE.
nous taire les paradoxes du lord Monboddo, qui avoit éclairé de quelques vues utiles l’histoire du langage, mais quia défiguré par des réves absurdes celle de Fespèce humaine? Au reste, l'opinion que nous exprimons ici est celle du public éclairé
de l'Angleterre.
Les progrès que les sciences physiques ont obtenus dans le sein de cette nation, n’ont pas été inutiles à la philosophie. La théorie de fa vision, qui doit beaucoup, comme on sait, aux travaux de Priestley, a été enrichie par Dalton de remarques précieuses sur la manière de voir les couleurs; la théorie de l'instinct est redevable de vues nouvelles au petit Traité, par Adam Smith, sur les sens externes, et à la Zoonomie de Darwin, dont Îles aperçus hardis, quelquefois féconds, portent cependant trop souvent le caractère d’une hypothèse arbitraire.
La théorie du beau, cette portion brillante de la philosophie morale, cultivée aujourd’hui avec tant d’'émulation en Allemagne, a vu éclore dernièrement en Angleterre un système nouveau. Burke, en essayant, sur les traces de Hogarth, de fixer les caractères des notions que nous attachons au sublime et à la beauté, à restreint les premiers à ce qui est terrible en soi, ou lié à des: objets terribles; les seconds, à ce qui excite, mais