Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut
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qui ne doivent en être que le cominentaire, soit qu'on se soit refusé à féconder l'expérience par les théories, qui seules peuvent les transformer par l'analogie : Ta plus grande erreur des philosophes a été de prétendre expliquer Les premiers phénomères qu'il faut admettre comme des faits, et démontrer les vérités élémentaires , base première et indispensable de touf raisonnement. Ainsi se trouve éclairée par les exemples du passé 1a route sûre, quoique lente sans doute, qui évite également et les écarts des faux systèmes et les abîmes du doute absolu.
Une analyse fidèle de fa philosophie de Platon, d’Aristote, et des autres sages de l'antiquité, en détachant de leurs écrits un choix des pensées les plus fécondes, en les plaçant dans un ordre qui en fait mieux sentir l'harmonie, a fait découvrir, entre leurs doctrines et les doctrines modernes, des rapports plus étroits qu'on ne l'avoit cru, et a fait voir dans les premières un abrégé en quelque sorte anticipé des plus importantes vérités développées dans les secondes. On a remarqué que les travaux du moyen âge, enveloppés aujourd'hui d'un mépris trop général, renfermoient cependant quelquefois des aperçus précieux, voilés sous des formes repoussantes. Enfin, et nous nous arrétons à ces deux résultats