Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits
TAXE RÉVOLUTIONNAIRE.
ANARCHIE.
Une révolution touche à son terme quand l'existence des citoyens est hors de danger, et que leur fortune est compromise par la pénurie des finances de l’État. C’est dans cette position que la Commission Nationale trouva Genève au moment de son installation. Elle n’éprouva guère moins de résistance que les Comités ou la Commission qui l’avait précédée. Au premier bruit de la taxe projetée, les propriétaires s’empressèrent de vendre ou de grever leurs immeubles d’hypothèques, les capitalistes cherchèrent à réaliser tant bien que mal leur fortune, et tous prirent mille moyens détournés pour fuir la ville et emporter le plus qu’ils pourraient de leur avoir. La Commission renouvela alors les interdictions levées naguère, et se hâta de décréter la taxe si redoutée. Le projet émanait d’un Comité formé dans le sein de la Commission et qui se composait de quatre membres, Odier-Chevrier, Bernier, Bourdillon-Dieder