Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits
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commerce et aux ouvriers. La Commission liquidatrice dut être composée de sepl membres salariés, et celle de l'industrie et des arts de vingt-cinq dont les fonctions seraient gratuites. Enfin, lous les pouvoirs étaient rendus au Gouvernement constitutionnel, sous l’administration légale duquel la République était insensiblement ramenée. Ces diverses mesures furent approuvées par les clubs, qui déjà commençaient {les plus modérés du moins) à se prononcer pour la cessation des effets de tous les jugements révolutionnaires.
Si la taxe n’eùt pas été établie, el à moitié perçue à cette époque, elle aurait certainement échoué; mais ceux qui avaient payé voulaient que les autres payassent, et ceux qui avaient pris des engagements s’en seraient crus libérés si la même loi ne s'était pas appliquée à tous. La réaction, qui se faisait sentir dans l'opinion, produisit seulement quelques lenteurs et quelques difficultés de la part des contribuables ; on ajourna plusieurs citoyens, on en mit d'autres en prison, et la mesure reçut ainsi sa complète exécution. Dans le mème temps, les commissaires vérificateurs du compte de la Commission révolutionnaire, dressé par Odier-Chevrier, publièrent leur rapport. Ils rendirent justice à l’exactitude du compte, mais ils flétrirent vingt-sept citoyens qu'ils accusaient de dilapidations commises pendant les saisies de la ville ou de la campagne. A la tête des dilapidateurs figuraient Choudens, Brulbaut, Duthil, Coquet, Audra, Chauvin, Schwitzquebel, Donxel, etc. Les modérés, chezlesquelsle courage était revenu avec la tranquillité de l'État, ne parlaient de rien moinsque de créer un troisième tribunalrévolutionnaire pour juger les pillards. Lesaccusés