Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

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loisir en suçant les veines de leurs victimes, lorsque cette scène de carnage a commencé à vous faliguer, vous êtes parvenus à y faire succéder celle de spoliation qui se prolonge encore.

Et c’est au sein de tant de forfaits inouis que vous osez élever un autel à ce Rousseau, dont vous êtes, dites-vous, les vengeurs et les apôtres! Blasphémateurs ! relisez cette belle Dédicace qu'il adressa à vos ancêtres, et qui fera le monument durable de leur gloire et de votre honte.” Il vous y présentait leur excellente Constitution comme la plus heureuse combinaison entre l'égalité que la nature a mise entre les hommes, et l'inégalité qu'ils ont instituée. Et celte belle combinaison politique, si admirable à ses yeux, qu'il n'imaginait pas même que la nature des choses humaines püt en comporter une meilleure, vous venez de la renverser par des forfaits que vous décorez du nom de conquête de l'égalüié, et dont vous avez l'impudence de faire honneur à ce même Rousseau, comme s’il eùt présidé à vos lâches conseils.

Ah! s’il vivait encore ! s’il voyait l'abus impie que vous osez faire de son nom et de ses principes, avec quelle indignation il vous dénoncerail aux générations futures !

« Malheureux |! » vous dirait-il, « qu’avez-vous fait de » cette Genève que je m'étais plu à présenter pour mo» dèle aux autres peuples? Où est cette Constitution » sainte de nos pères, diciée par la plus sublime raison ? » Ou sont ces vénérables pasteurs des âmes , ces zélés de» positaires de nos dogmes sacrés , qui commencèrent {ou-

Y

jours par pratiquer eux-mêmes les mazximes de l'Évan» gile qu'ils portaient dans le cœur ? Qu'est devenue » enfin cette magistrature, le corps le plus intègre, le