Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits
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1116 plus éclairé, et le plus respectable de l'univers ? Parricides! vos mains sont dégouttantes de leur sang ; je vous vois tout couverts de leurs dépouilles ; vous avez réussi à consommer, en peu de jours, dans Genève , ce que, pendant un siècle de rivalité et des haines, ses anciens ennemis n’auraient même pu concevoir. Vous l'avez transformée en une vaste Bastille, dont presque toutes les maisons sont des cachots que vos geoliers . par commisération, daignent ouvrir chaque jour pendant quelques heures. Quoi! il ne suffisait pas à vos chefs d’avoir porté le deuil dans toutes les familles par tant d’emprisonnements , de proscriptions , et de massacres; il fallait encore interdire aux pères, aux mères, aux épouses, aux enfants, d'en porter les marques exiérieures | » Qu'avaient-ils à reprocher à tant de familles vertueuses qu'ils ont frappées et dispersées? Des principes d'ordre que, dans leurs caprices, il leur plait d’appeler de l'aristocratie , eux qui lui ont fait succéder le vol, l’assassinat, le parjure et la tyrannie. Ah! leurs premiers essais dans cetle carrière surpassent les attentats de ce despotisme qui avait tant enflammé mon imagination. Plus odieux encore, s’il est possible, par les raffinements de leur hypocrisie, que par ceux de leurs cruautés, ces faux prêtres de la liberté osent invoquer son saint nom dans les temples de l’Être Suprème, dont ils ont fait leurs écoles de sédition, et où ils proclament ouvertement leurs crimes comme des verlus. C'est là que.tout environnés de victimes palpitanies, ils débitent journellement des maximes d’humanilé ; et que, toul couverts de dépouilles et de pil-