Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

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du citoyen Bonnet, la note qui lui avait été demandée, sur la distribution des onze louis et trente piastres; on lui observa alors qu’en outre de son indemnité de 14fl. par jouril a aussi recu son salaire de Juge de Paix; à quoi il répond qu'ayant fait les deux fonctions, il ne croit pas qu'on puisse réclamer contre lui; mais qu'il consent à rembourser le solde de cent-quatorze florins dont il est débiteur, se montant, par compte réglé, à septante-six florins six sols, déduction faite des onze louis'et trente piastres ci-dessus.

Le comité établit son compie comme suit...

NOTE M, Pace 146.

Le lecteur sera peut-être ‘étonné de ce que, après avoir dit que nous avions travaillé à expurger le texte du digne Syndic de Saint-Gervais, nous y ayions conservé ces initiales grossières. Mais il faut que le lecteur sache bien que, dans ce bon temps, pour obtenir quelque popularité, on était obligé de parsemer son langage des expressions basses et brutales qui appartiennent à la lie du peuple. Les nombreuses brochures qui nous restent des Pestre, des Dard, des Désonnas, et de tant d’autres célébrités, en sont la preuve. Celui qui se distinguait le plus par sa verve oratoire était un nommé Æumbert, autre horloger de Saint-Gervais, que Île peuple souverainement intelligent éleva à la dignité de Syndic et qui était bien digne d’être le magistrat d'un pareil peuple. Il publiait une série de petits écrits intitulés: les f. contes du fils Duchéne, et, à part la férocité, il s’approchait autant que possibie du Père Ducnène qu'il avait pris pour modèle. Plusieurs particuliers en possèdent Ja collection ; nous en donnons ici un ou deux échantillons choisis par-

mi ce qu'il y a de moins injurieux et de moins violent.