Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits
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el si dénuées de preuves, qu'il n’y avait que la conscience d’un scélérat qui pût s’en prévaloir pour porter des jugements de mort ou d’exil.
Le tribunal avait fixé à trois le nombre des individus qu'il condamnerait à mort; mais un de ses membres s'y opposa avec fureur. Il voulut que le nombre füùt indéfini, et sa volonté prévalut. Ceux qu’on appelait aristocrates n'eurent pas de plus cruel bourreau que ce monstre, quoique lui et sa famille n’en eussent reçu que des bienfaits.
Les premières victimes qui fixèrent les regards homicides de ce tribunal, élaient au nombre de neuf, dans lequel sont compris les infortunés qui font l’objet de celte relation. Traduits individuellement par-devant ce tribunal qui était l’image vivante de l’énfer, on accusa Cayla, Prevost, Decombes et De Rochemont d’avoir été toujours les ennemis du peuple, d’avoir conspiré contre la liberté et l'égalité, et de s'être attachés à corrompre l'esprit publie. Après ces imputations banales et dérisoires, qui seules attestaient leur innocence et la rage de leurs ennemis, ils eurent à répondre à des accusations qui étaient particulières à chacun d'eux : c’est à repousser ces dernières qu'ils s’attachèrent singulièrement. Je ne donnerai qu'un exirait de leur défense, ainsi que de celle de Munier, Vivien et Chenaud qu'on accusait de s'être vendus à l'aristocratie.
Cayla était accusé, « 1° d’avoir, en 1781, attaqué l'indépendance de Genève en provoquant les armes de trois puissances contre sa patrie; 2° d’avoir, en 4794, fait armer des citoyens contre leurs concitoyens ; 3° d’avoir, la même année, ordonné de tirer sur les habitants