Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits
— 31 des campagnes lorsqu'ils venaient conférer avec leurs concitoyens sur leurs droits politiques ; 4° enfin, d’avoir, de concert avec Gallatin et Saladin-Egerton, cherché à nous désunir avec les Suisses nos alliés, et à mettre obstacle à nos achats de blé et à leur transit. »
Son courage ne s’ébranla point à ce changement inopiné de fortune. Il répondit avec calme et une noble simplicité : Ma vie, dit-il, a éfé constamment employée à servir l'Etat; son bonheur et sa gloire ont seuls dirigé mes actions. La République se trouvait si cruellement dechirée par des dissensions domestiques, que je crus travailler au salut de mes concitoyens en invoquant la garantie armée des puissances. Cette demande était conforme à nos lois. —1T était de mon devoir, en 1791, de faire armer les citoyens fidèles à la Constitution pour les opposer au parû qui voulait la renverser. — La force publique serait illusoire, si, dans les circonstances alarmantes, les magistrats à qui elle est confiée, n'avaient pas le pouvoir de donner des ordres que les dangers justifient. Chacun sait que les gens de la campagne ne se rendaient en ville qu'aux instances de quelques brouillons dont le dessan, bien connu, était d'y causer un bouleversement total. J'étais sûr qu'une bonne contenance les contiendrait. Au reste, dans toutes ces grandes crises, je n'ai fait qu'exécuter les ordres de mes supérieurs. Comme syndic de la garde, j'ai personnellement prévenu, par mon active viJilance, presque tous les maux particuliers que les dissensions entraînent avec elles. Mes principes de douceur et d'humanité ne sont pas équivoques….…. J'ai, d'ailleurs, employé mon crédit et celui de mes amis pour que Berne nous conservût sa bienve’llance, et pour que l'achat et le