Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits
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l’imputation atroce que ces infâmes accusalteurs faisaient à l'aristocratie, d’avoir été dans le dessein de rejeter les impositions ; Car il était de notoriété publique que les aristocrates avaientrésolu de les accepter, et que les conspirateurs ne s'étaient armés la veille du jour qu’elles devaient être sanctionnées, que pour prévenir un acte qui leur aurait enlevé un grand nombre de partisans.
Le jour d'horreur, ce jour affreux qui fut le signal de nouveaux crimes, ce jour que des siècles de larmes enfin n’effaceront jamais de notre sanglante histoire, paraït pour rendre Genève la honte et l’opprobre des nations. Les révolutionnaires se rendent en foule au Bastion Bourgeois, appelé par les novateurs le Lycée de la Patrie. L'horizon était sans nuage, le ciel serein et tranquille, le soleil dardait des rayons brülants que les épais feuillages interceptaient; la nature dans son éclat versait sans mesure ses bienfaits. Ce lieu, par sa beauté, par les suaves parfums que les plantes yrépandent, par le silence et cette sombre fraicheur qui pénètre l'âme d’une douce émotion, enchaïinerait des tigres; cette terre semée de fleurs, consacrée aux jeux folâtres de l’enfance, aux jouissances de l'amitié, aux tendres épanchements d'un amour légitime, ne put faire naître des sentiments de pitié ou de justice dans le cœur des monstres qui poursuivaient avec acharnement leurs malheureux compatriotes jusque dans les bras de la mort.
Parmi les révolutionnaires, il s'était glissé plusieurs citoyens qui avaient eu le courage de surmonter leur répugnance pour servir les condamnés de leurs suffrages. Cette noble démarche fut inutile à la plupart, parce que celui qui avait apporté de l'étranger la foudre politique,