Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits
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votre patrie de gémir en esclaves sur ces jours de désolation. Vous devez à ces vérités que vos malheureux concitoyens ont scellées de leur vie, vous devez à leur mémoire un monument qui atteste aux étrangers et à vos petits-neveux que vous avez en horreur cet esprit de vertige qui souilla le berceau de la religion réformée.
Je vois élever à ces victimes de la férocité, au lieu de leur supplice et de leur gloire, un tombeau de marbre blanc, symbole de linnocence, où reposent les restes précieux de leurs dépouilles. Sept urnes de marbre noir, avec leurs noms gravés en gros caractères, sont rangées sur ce monument que le regret et le repentir dressent à la patrie désolée...
C’est là que chaque année, au 25 Juillet, toute la nation, en habits de deuil, se rendra, au son d'une musique funèbre; c’est là que les haines, les inimitiés, l'esprit de parti qui empoisonne jusqu’au bienfait, tomberont à l'aspect de ces cendres révérées; c'est là que Ja nation se rappellera avec atiendrissement que leurs dernières paroles étaient encore pour la paix et pour le bonheur de leur patrie. En défilant devant ce triste dépôt, on chantera une hymne qui célébrera leurs vertus et leur noble dévouement. Le refrain de cette hymne sera ces paroles de Munier, qui s’exprimeront en levant les yeux et les mains au ciel : Nous mourons inmocents ..…...…