Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

DEUXIÈME

TRIBUNAL RÉVOLUTIONNAIRE.

Quoique le crime mène au crime, et que le sang appelle le sang, on se berça alors du double espoir, ou que ceux qui venaient de le verser s’en étaient suffisamment abreuvés, ou que les Suisses irouveraient le moyen de mettre un terme à ces scènes atroces. Mais elles avaient été exéculées avec une rapidité qui prévint leur intervention, et avec un acharnement qui ne leur en laissait rien espérer. Cependant, le jour même du jugement de ces sept victimes, le Bailli Bernois du District le plus voisin écrivit à l’un des Syndics une lettre trèspressante, pour lui annoncer que la Suisse entière voyait, avec la plus grande horreur, les exécutions et les scènes sanglantes qui se préparaient à Genève. Il y conjurait les révolutionnaires de rentrer en eux-mêmes, et de réfléchir pendant qu'il était temps encore.

Le Syndic se garda bien de donner au peuple communication de celte lettre. I répondit au Baïlli qu’elle au-