Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise
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de l'esprit guerrier, mais de l’esprit humain en général.
Le premierde ces faits est extrait d’une notice publiée par M. Louis Du Bois, imprimerie Durand, rue PontMortain, à Lisieux.
Elle contient des détails intéressants, mais surtout une erreur bénévole de l’auteur. A la page 28 on lit : «Au mois d'octobre 1792 j'ajoutai un septième couplet qui fut accueilli dans les journaux : c’est le couplet des Enfants, dont l’idée est empruntée au chant des Spartiates, rapporté par Plutarque :
Nous entrerons dans la carrière Quand nos aînés n’y seront plus; Nous y trouverons leur poussière Et la trace de leurs vertus (bis). Bien moins jaloux de leur survivre Que de partager leur cercueil, Nous aurons le sublime orgueil De les venger ou de les suivre!
Aux armes, citoyens ! etc., etc.
Eh bien, nous répétons, c’est une erreur volontaire ou une réminiscence dans la mémoire de Louis Du Bois. L'auteur de ce couplet est l’abbé Peyssonneau. Il était incarcéré et quand il parut devant le tribunal révolutionnaire, contre les accusations d’incivisme : « à preuve, dit-il, c’est que j’ai ajouté à l’hymne du Chant de guerre de l’armée du Rhin le couplet des Enfants. » Il récita ce couplet et sa tête fut sauvée.
Malgré cette erreur, la notice de Du Bois est intéressante. Nous en extrayons ce fait qu’il a puisé lui-même dans les Mémoires de Me Tastu :
€ Le lendemain de la bataille de Jemmapes, Rouget de Lisle, alors aide de camp du général Valence, fut