Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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Enfants n’y figure pas, ce qui confirme encore qu'il n’est pas de Rouget. Le premier couplet est inexact et faussé ; le voici : Allons, enfants de la patrie Entendez-vous dans les campagnes Mugir ces féroces soldats? Ils viennent jusque dans-vos bras, Egorger vos fils et vos femmes!

La mesure existe dans ce vers, mais la rime fait défaut. Généralement, quand on chante de nos jours ce couplet, on le fausse en ajoutant à ce vers la conjonction et.

Egorger vos fils ef vos compagnes.

Les musiciens ne font pas cette faute parce qu'ils observent la valeur des notes qui s'appliquent à ces paroles, etfontune noire du #i bémol sur le mot/fils et deux croches sur vos com-pagnes. Et alors le rythme est absolument exact.

L’Almanach des Muses de 1793 contribua à répandre la Marseillaise, déjà très connue et fréquemment chantée dans les camps. On y chantait bien encore les chansons Ga ira, ça ira et la Carmagnole, mais c'était bien plus fréquemment et avec un vigoureux entrain qu’on répétait la Marseillaise. Les émigrés l’appelaient le « Chant des Sans-culottes ».

Cette désignation mérite une petite digression sur ce mot de sans-culottes appliqué à tous les républicains sincères et enthousistes. Touchard-Lafosse, dans son Histoire de Paris, tome V, page 150, raconte que l’abbé Maury étant à latribune, deux dames, patriotes exaltées, dont l’une était M"° de Cérigny, témoignaient bruyamment leurs sentiments.

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