Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise
ou
son organisation même, est le plus perfectible et nous faisons des vœux pour que le chant de La Marseillaise reste toujours un chant patriotique qui doit être un chant de souvenir, de calme, d’allégresse et, à l’occasion, d’enthousiasme. Il n’en fut pas ainsi sous le gouvernement de Juillet. Tour à tour il fut chanté par Nourrit à l'Opéra et dans les théâtres de Paris et de la province. On l’entendit comme chant de revendication dans les nombreuses émeutes qui eurent lieu sous le gouvernement de LouisPhilippe en 1834, entre autres dans l'insurrection d'avril, Elle nous amena les lois sévères contre la presse, lois dites de septembre. En 1840, la Marseillaise eut un retentissement plus général et plus intense dans la fameuse question d'Orient. Rappelons en quelques mots que l'Angleterre, craignant de perdre son influence sur Mohamet-Ali, alors gouverneur de l'Égypte, au profit de la France, se rapprocha de la Russie, de la Prusse et de PAutriche et, avec ces trois puissances, signa le traité de Londres le 15 juillet 1835, à l'exclusion de la France qui n’en fut pas même avisée. Une grande surexcitation s’y fit sentir; mais heureusement la guerre m’éclata point.
On chanta partout la Marseillaise; on la chanta à Pau; à Rouen, on expulsa les étudiants qui l’avaient chantée au Prado, bal en vogue alors; on la chañta au Mans, où Michel de Bourges prononça un discours plein d’une virile éloquence en faveur du chant national de 1793; on la chanta en Égypte, à Francfort, à Arras, dans tous les théâtres de Paris, dans le jardin du Palais-Royal. Chaeune de ces citations pourrait être appuyée par la reproduction des journaux d’alors. Il suffira ici d’avoir mentionné simplement ces notes en ajoutant que partout la Marseillaise excitait de courageux élans dans la population .