Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise
48 chacun voulut immédiatement apprendre et chanter le Marseillaise!.
Séance tenante on se mit à copier, pour le divulguer, ce chant entraînant.
‘Le bataillon de volontaires se mit en route pour Paris, chanta l'hymne sympathique dans toutes les villes qu'iltraversa et bientôt le fit connaître à Paris. C’est en le chantant qu’on s’empara, le 10 août, des Tuileries où s'était réfugiée la royauté pour s’y défendre, par la force, contre le peuple inspiré par un ardent dévouement à la liberté naissante.
Comme nous l’avons expliqué, Rouget n’était pas républicain mais royaliste constitutionnel ; il était loin de s’attendre à voir son chant de l’armée du Rhin concourir à la destruction de la royauté. En effet, la prise des Tuileries, au 10 août, fut le signal de la fin de la vieille monarchie française. Louis XVI, obligé de quitter le palais, refugié d’abord à l’Assemblée législative, fut conduit de là au Luxembourg, puis au Temple, d’où il ne sortit que pour aller à la mort. Au 10 août, Rouget, l’auteur du Chant de l’armée du Rhin devenu la Marseillaise, était en garnison à Huningue, en Alsace. Il avait été chargé d’en réparer les fortifications comme capitaine du génie. Il fut destitué du grade de capitaine, le 25 août 1792, pour n'avoir pas voulu adhérer à la catastrophe du 10 août, ainsi qu’il appelle cette journée. Il explique lui-même, par une note, sa destitution, dans un de ses ouvrages, les Cinquante Chants français, dont nous parlerons plus tard. L’Hymne des Marseillais, chant 23, est précédé de ce qui suit :
« Je fis les paroles et l’air de ce chant à Strasbourg,
1. 3. Charbonnier, p, 38. La Naissance de la Marseillaise.