Serbes, Croates et Bulgares : études historiques, politiques et littéraires
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phie de la littérature bulgare moderne (Braïla, 1872) et une histoire de la nation bulgare publiée simultanément en tchèque et en allemand (Geschichte der Bulgaren, Prague, 1876) et qui depuis a été traduite en russe, en bulgare et en magyar. En 1877, M. Jireczek avait donné également un important mémoire en allemand : Die Heerstrasse von Belgrad nach Constantinopel und die Balkanpässe, eine historischgeographische Studie (Prague, 1877) et un autre, en 1879, sur les routes commerciales et les mines de Serbie et de Bosnie au moyen âge (Die Handelstrassen und Bergwerke von Serbien und Bosnien im Mittelalter).
Lorsqu'il arriva à Sofia en novembre 1879, — à l’âge de vingt-cinq ans, — M. Jireczek possédait déjà le bulgare comme sa langue maternelle. Il fut nommé secrétaire général du Ministère de l’Instruction publique et titulaire du portefeuille au cours des années 1881-1882. J'ai eu l’occasion de visiter la Bulgarie en 1883 et de rendre hommage à l’activité du jeune ministre dans un livre publié l’année suivante !, Malheureusement, en sa qualité de ministre dans un pays parlementaire, le jeune savant était, bien malgré lui, devenu un homme politique lié aux destinées de ses collègues.
Au bout de quelques mois il donna sa démission, devint président du Conseil de l’Instruction publique, directeur du Musée et de la Bibliothèque de Sofia. Il profita de son séjour en Bulgarie pour parcourir dans tous les sens, et avec les moyens de transportles plus primitifs, tout l’ensemble des pays bulgares — sauf la Macédoine. Il a résumé ses explorations dans un volume publié en langue tchèque, à Prague, sous ce titre : Excursions en Bulgarie (1 volume de 710 pages, in-8°, 1880), ouvrage beaucoup plus complet que celui de Kanitz qui avait eu naguère les honneurs d’une traduction française *. Depuis, tout l’ensemble de ses recherches sur
1. La Save, le Danube et le Balkan (Paris, Plon, 1884). 2. La Bulgarie Danubienne et le Balkan, Paris, Hachette, 1882. Cette traduction renferme (p. 304) une erreur que j'ai le devoir de relever. M. Ka-