Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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grand besoin, car je manquais de tout, et la vermine commençait à m’inquiéter.

Je restai deux jours dans ce maudit hôpital, où je fus très mal soigné. Je gardai avec moi les voltigeurs Fuchs et Strasser, et nous partimes ensemble de Kôünigsberg pour Marienbourg. Nous traversämes Eglow et Mehlsack, mais le traîneau de M. Dorrer était fort petit et n’allait pas assez vite. Je n’entendis avec un paysan pour me faire conduire en deux jours à Marienbourg par Elbing et Neulig.

Dans cette première ville, je retrouvai un ancien camarade nommé Spring, qui se trouvait malade et blessé. Nous séjournâmes hors de la ville dans un cercle (Leist), où nous nous trouvions fort bien, mais nos moyens ne nous permettaient pas encore les douceurs de Capoue.

Le jour suivant, nous arrivàämes à Marienbourg, où je m’informai d’abord de la demeure du capitaine Rusca, qui commandait les débris de notre magnifique régiment, et logeait dans les environs. J’eus, le lendemain, le bonheur de retrouver mon frère, qui était fort malade de la fièvre et qui avait un doigt du pied gelé. Je l’engageai beaucoup à