Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France
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de plusieurs membres de ma famille. Au bout de quelque temps, et, comme cela se voit toujours en Suisse, j'obtins, comme ancien militaire, la confiance du gouvernement et de mes concitoyens, et je fus nommé juge au tribunal du district d'Aubonne. Mes quatre frères étaient encore au Service de Napoléon. Tous suecombèrent plus tard, sauf Paîné, qui, après avoir servi le roi Murat, fut nommé commandant de l’île d’Ischia, où j'eus le plaisir de le revoir encore une dernière fois en 1846.
La guerre que la France avait entreprise en 4812 contre la Russie devait avoir pour nos anciens alliés de terribles conséquences. Dix-huit mois s'étaient à peine écoulés, depuis ma rentrée en Suisse, que l'armée française avait éprouvé de cruels revers.
Vers la fin de 1814, les Autrichiens pénétraient en Suisse, et les troupes françaises faisaient aussi mine de vouloir s'opposer à cette invasion. Je fus envoyé à St. Cergue, frontière du canton, pour aviser aux moyens d'empêcher une lutte armée sur notre territoire. Ceux qui vivaient à cette époque doivent se souvenir avec quelle perplexité on écoutait les nouvelles qui nous venaient du