Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France
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vaudoises, que j'ai conservée jusqu’en 1844. Cette place convenait à mes anciens goûts militaires, et j'avais une satisfaction véritable à instruire notre jeunesse dans l’art de la guerre. Jai toujours trouvé au milieu de mes concitoyens des dispositions exceptionnelles pour devenir promptement de bons soldats. Leur intelligence et leur discipline ont toujours rendu ma tâche facile. Pendant mes 23 ans de service, je n'ai eu qu'à me féliciter de leurs progrès et de leur bonne tenue, et je me fais un plaisir et un devoir de le leur exprimer de nouveau, après 14 ans écoulés.
En 1830, le Conseil d'Etat m'envoya à Ballaigue, et me donna la mission de recevoir les régiments suisses qui rentraient dans leur pays, après la révolution de juillet. Cette mission, quoique me paraissant un peu difficile, s’accomplit pour moi de la manière la plus agréable. Je rencontrai partout des hommes bien disposés. Je fis donner à chaeun des directions sur les localités qu'ils devaient occuper.
Les régiments de ligne étaient restés dans le meilleur état, n'ayant jamais eu à souffrir comme la garde, qui se trouvait au premier feu de lin surrection. Je n’ai pas à raconter ici ce que firent