Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France
— 148 —
le fort de Jougne, qu'il me fut possible d’examiner dans tous ses détails. Enfin, quelques jours après, le général vint me faire ses adieux, et nous nous quittämes dans les meilleurs termes.
Quand nos frontières du côté de la France cessèrent d'être menacées, le canton avait beaucoup à souffrir du passage des troupes à travers notre territoire, et les Autrichiens, à cette époque, n'étaient pas toujours des hôtes remarquables par leur sobriété.
Je fus donc envoyé à St. Maurice, en Valais, pour engager le général autrichien à faire passer ses troupes, venant d'Italie, à travers la Savoie, plutôt qu’à travers notre canton. Le général eut l'air de souscrire à mes désirs, mais ce fut seulement pour un petit nombre de troupes, et le pays eut encore à supporter des charges onéreuses. Dans ces circonstances, je fus heureux d’avoir au moins pu faire quelque chose. .
L'Etat n’a toujours témoigné sa satisfaction dans les termes les plus flatteurs, et c’est, j'ose le dire, l’un des souvenirs les plus précieux de ma vie.
Dans l’année 4819, le Conseil d'Etat voulut bien me confier la place d’instructeur-chef des milices