Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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ports. Je leur procurai de meilleurs logements et de meilleurs lits, et je trouvai, dans toutes les occasions, le gouvernement disposé à me seconder. Je perdis ma place un peu brusquement, mais sans me plaindre, comme il convient à un républicain qui comprend la portée de nos institutions.

J'étais entré dans les années de repos, mais j'étais encore assez robuste pour résister aux fatigues, quand j'appris, en 1856, la guerre que la Suisse se préparait à soutenir contre la Prusse. J'offris mon épée et ma vieille expérience au gouvernement de mon canton, qui daigna les accepter. L’élan national nous préserva, à cette époque, d'une guerre toujours périlleuse, mais qui n’en eût pas moins été glorieuse pour la nation. L'énergie de la population, l’habileté de la diplomatie, puis, il faut le dire, les souvenirs de l’empereur des Français, aidèrent à la pacification. Le canton de Vaud se montra prêt, comme toujours, à soutenir son vieux renom.

Arrivé, en 1858, à l’âge.de 74 ans, entouré de mes enfants et petits-enfants, il me reste à désirer de voir mes modestes mémoires réparer en partie l’oubli auquel mes frères d’armes ont été voués. À cette occasion, je dois déclarer cependant