Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France
— 164 —
J'arrôtai mes légions et ranimai la France;
Je combattis à Dresde, à Leipsik, Ô souffrance ! Poniatowski,.… si grand, la mort sut te braver; Malheureux Polonais! je n'ai pu vous sauver...
Is se sont partagé votre illustre patrie !
La France te contemple et te laisse asservie!
Ce fut le dernier coup que ces rois me porlaient; Leurs soldats sur le Rhin passaient et se vengeaient. Tout sut n'anéantir, Ô ma triste patrie!
Du vainqueur d’Austerlitz l'étoile s’est ternie EE
Je défendis encor de Paris les contours,
De Paris embeili des trésors de leurs cours.
Je tombe entre leurs mains, et leur lâche victoire Se fait de mes tourments une palme de gloire!
Et qu’ont-ils fait de moi... que de pensers amers! Traîné comme un esclave, enchaîné dans leurs fers ; Menacé du poignard, je restai dans leur île...
Is m'ont encouragé, ma fuite était facile !
J'avais auprès de moi ma garde de héros;
La France m'appelait pour chasser ces dévots;
D'un roi faible et trompé j'ai combattu la race;
Et dix jours mont suffi pour reprendre ma place. L’Anglais et le Prussien, dans leur vaine terreur, Rugissaient de colère en voyant leur vainqueur. Trois fois je déroutai cette armée ennemie.
Je les battis partout. Des conscrits! mon génie Détruisaient tous les jours leurs nombreux bataillons. Je fus trahi! Ce jour. à France ! à trahisons!
Ce fut le dernier eri qui frappa mes oreilles, L'Europe encor tremblante a chanté leurs merveilles. Un traître général! quelle erreur! des soldats, L'élite des Français meurt et ne se rend pas!