Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France
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Mon fils, viens sur mon cœur, regarde l'Occident : C’est là qu'est ton espoir, et c’est là qu’on t'attend. Ils veulent m’asservir. Je sens qu'on m'assassine, Mais lentement, toujours, l'esclavage me mine.
Que vois-je? Des soldats. ils s'approchent de toi ! J'ai commandé l'Europe, éloignez-vous, c’est moi !
Il est français, mon fils, il saura toujours l'être, Vous l’enchaïnez ici! Qu'en faites-vous? Un traître ! Il ignore le sang qui fil battre son cœur,
Que doit-il devenir? Un martyr, empereur ?
(Avec une profonde tristesse.)
Mon fils, un ordre affreux de Ja sainte alliance Enchaine ici ton père, appelle ta vengeance... Gardes, éloignez-vous. Oui, pour lui je mourrais !
(11 se lève en révant avec terreur.) Vous m’arrachez mon fils !.. à moi soldats français !
(I se réveille épouvanté. Le général Bertrand et sa femme entrent dans le cabinet de l'empereur.)
Eh bien! que me veut-on? vous paraissez émue ? Approchez-vous, Madame ! il est là! quelle vue! Hélas oui, général, j'ai cru revoir mon fils ;
Ils me l'ont arraché, ces cruels ennemis!
Mais un jour vengera ma cruelle souffrance,
Mon nom relèvera de Paris l'espérance
Si mon fils succombait ! mon neveu vil encor, Et mon aigle vainqueur reprendra son essor !
RÉEAMDGRI TS