Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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s’approcherait. Mais cette résolution nous valut d’être placés sous le feu de trois vaisseaux de guerre, qui devaient nous couler bas, si nous eussions donné suite à nos menaces.

Au moment de partir définitivement pour la France, nous descendimes à terre; là tous les moyens imaginables furent employés pour exciter la désertion, mais, en général, le succès ne répondit pas à ce dernier essai, et je ne perdis que cinq Vaudois au milieu de cette effroyable bagarre. On employait, du reste, envers nos hommes, la violence plutôt que la persuasion.

A lheure du départ, le dernier corps d’armée réuni s'élevait. à près de 4000 hommes. Ce fut avec des cris de joie que nous quittâmes le Tage ; mais, en vue des côtes de France, nous fûmes rejetés par un ouragan vers le Portugal.

Dans cette campagne, qui n’a pas été sans gloire pour le deuxième bataillon du deuxième régiment suisse, nos soldats ont toujours fait leur devoir. Le colonel Girod sut toujours les apprécier, et, dans son rapport, consigné dans l’histoire de la campagne de Portugal par le général baron Thiébault, il a daigné me désigner parmi les officiers qui se sont le plus distingués.