Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

faubourg Poissonnière. Je m’y installai pour vivre le plus économiquement possible, et je profitai de quelques jours de calme pour voir tous nos amis de Paris, qui sont assez nombreux.

Le 48 du mois, tous les officiers du régiment furent invités à diner chez le commandant de Paris, le comte Hullin. Nous aimions assez à nous dédommager de nos privations par ce faste d’un moment, dont il reste au moins toujours quelque chose... le souvenir!

Après avoir passé plus d’un mois à Paris, je vis arriver un beau matin notre commandant Vonderweid de Seedorf, très affairé, et je me dis : Il doit y avoir du nouveau. En effet, il m’annonça que nous allions bientôt quitter Paris pour Liége.

Le 12 janvier, l’empereur nous à inspectés de nouveau; sa figure était rayonnante de satisfaction. Il monte bien à cheval et possède un coup d’œil admirable pour juger le soldat. Son regard scrutateur révèle le génie, et je erois que ce n’est pas pour rien qu’il nous a passés en revue. Nos compatriotes du Ame régiment ont passé la revue avecnous; mais, sans me flatter, je crois que nous l'emportons pour la tenue et l'instruction. Nos soldats ont été fêtés cette fois, comme la première,