Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

Me —

dans un vaste château, dont les environs nous offrent le plaisir de la chasse. Ce séjour m’effrayait d’abord, mais, loin de là, j'y trouve le bien-être et le repos dont j’avais besoin ; le temps ayant été horrible, durant les trois dernières semaines d’étapes. Bayou est un assez triste village, à deux lieues de Brandebourg et à douze de Berlin. Nous n’irons pas dans cette capitale ; nous allons nous diriger du côté de Stettin, et, de là, nous ne savons pas trop où nous irons, car le plus grand secret règne encore sur le but de la campagne.

Nos bataillons sont magnifiques, et, grâces à Dieu, pour l’honneur suisse, nous n’avons point eu de désertion. :

Le général de division nous a encore passés en revue ces derniers jours, et il est toujours plus satisfait de notre régiment. — Arrivés au milieu d'avril, il fait ici aussi froid qu’en Suisse dans le mois de décembre.

Je viens de recevoir la réponse du prince de Neuchâtel à ma réclamation de paie arriérée, faite à Paris. Tout m'a été refusé. C’est fort triste : j'ai besoin d’un cheval, et je ne puis en acheter un.

Franchement, nos capitulations ne protégent