Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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pas assez le sang versé pour les aigles de l’empereur. Malgré ces contrariétés de détail, nous avançons toujours, et, le 20 mai 1812, nous sommes arrivés à Zremblin. La route a été longue et dificile ; nous sommes dans de bons cantonnements ; je me trouve dans le même village que mon frère, dont la santé est toujours excellente.

Le grand inconvénient du pays, c’est que nôus ne pouvons nous faire entendre, parce que les paysans parlent le polonais. Enfin nous tâcherons de nous y mettre, comme nous l'avons fait précédemment pour l'italien et pour le portugais. Depuis Magdebourg, nous avons traversé l’Elbe et, de là, nous avons gagné Oranienbourg, puis Stettin, qui est une forteresse importante. En quittant Stettin, nous avons traversé l’Oder pour nous diriger sur Stargart, Tempelbourg, Neustettin, Conitz, Fréderichsbourg.

L’état-major de notre régiment est à Pelplin. Nous nous trouvons à une lieue des bords de la Vistule, et, arrivés au mois de mai, nous avons encore froid. Le premier corps d'armée a traversé la Vislule avec une partie des nôtres.