Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

2 SOUVENIRS D'OCTAVE LEVAVASSEUR

tion du génie de Metz. L'École d'artillerie de Châlons venait d'y être réunie : huit élèves de Châlons, qui n’avaient pu être placés et parmi lesquels se trouvaient Gourgaud, Clermont-Tonnerre, Bourgeois, Gougeon, Mathieu, etc., formaient le noyau d'artillerie de cette école. Elle était sous le commandement du général Lamartinière, auquel j'avais été recommandé par Mgr de Villaret, évêque d'Amiens, qui connaissait ma famille.

A cette époque, les élèves étaient casernés dans :

des bâtiments militaires, situés près de la haute ville, ét tous les jours nous nous rendions aux cours, dont les salles étaient disposées dans l’ancien couvent de Saint-Arnoult. Un jour, le général Lamartinière supprima les sorties et nous donna l'ordre de nous tenir casernés dans les salles d'étude. Il y eut une révolte : tout le matériel de l’École fut brisé et les élèves mis aux arrêts forcés dans les casernes. Nous illuminâmes nos fenêtres pour narguer le tyran. Le lendemain, les chefs de l'insurrection firent courir, pendant le dîner, une lettre pour dénoncer le général au ministre de la guerre. Cette lettre fut signée par tous les élèves ; malgré ma position particulière, je me crus obligé de la signer aussi et elle fut envoyée au ministre. Huit jours après, le général Lamartinière nous rassembla tous et lut avec le plus grand sang-froid la lettre qui lui avait été transmise ainsi que tous les noms des signataires!

Il se borna à faire un discours de réprimande

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