Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

50 SOUVENIRS D'OCTAVE LEVAVASSEUR

monta à cheval en me disant de le suivre chez l'Empereur. Parvenu au quartier général, j’attendis Walther à la porte de l'Empereur et, quelques instants après, le général sortit en me disant de retourner à ma batterie et que cette affaire n’aurait point de suite.

Quelques jours après, ma division s'étant dirigée sur Brünn, je me trompai de route et pris celle de Znaïm. Arrivé à 6 heures du soir dans cette ville, je demandai quel était le nom du général commandant les troupes; on me répondit que c'était le général Margaron. Je descendis de cheval et allai droit au logement qu’occupait cet officier; je montai et lui dis : « Général, je commande l'artillerie du général Walther; je suis égaré et viens prendre vos ordres; veuillez m'indiquer la direction que je devrai suivre demain. » Je fis semblant de ne pas reconnaître Margaron; il observa la même réserve à mon égard et me dit : « Prenez position en avant de la ville, où vous établirez votre bivouac; mais gardez-vous bien et demain vous prendrez la route de Brünn où se trouve votre général. » Je ne revis jamais depuis le général Margaron.

Le lendemain, 19 novembre, je traversai Brünn.… Toute la cavalerie de Murat y était; on se porta encore en avant et on aperçut la cavalerie russe. Murat forma ses colonnes d'attaque; le général Treilhard et le colonel La Tour-Maubourg comman-