Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

70 SOUVENIRS D'OCTAVE LEVAVASSEUR

me prévenait qu’on allait rentrer en campagne et que les hostilités allaient être reprises contre la Prusse : il me prescrivait en conséquence de rejoindre ma batterie. Je la retrouvai cantonnée à Donaueschingen, sur le Danube (1).

Bientôt toute l’armée s’ébranla et nous marchâmes en avant (2). Une nouvelle coalition avait été formée par l'Angleterre, suivant sa coutume, entre la Prusse et la Russie. Ne voulant pas attendre que leurs armées fussent réunies, l'Empereur les devanca. Nous marchions en toute hâte (3).

Pendant la marche, le capitaine Martin, officier

(4) En passant à Paris, je revis mon cousin Levavasseur qui venait d'acheter les vingt chevaux du général Junot, parti pour le Portugal, et qui me fit présent de l’un d'eux, celui que Junot affectionnait le plus.

J'étais en route pour l’armée quelques jours après, lorsque, dans un petit village allemand, dont le nom m’échappe, entre Levavasseur qui avait repris son uniforme d'adjudant-général. (Note d'O. Levavasseur).

(2) Un ordre de l'Empereur du 19 septembre prescrivait au corps de Ney (VI:) d’être réuni à Ulm le 28 : il dut de là se porter vers Nuremberg pour le 3 octobre. Sa composition pour l'entrée en campagne était de : deux divisions d'infanterie (généraux Marchand et Marcognet, puis Gardanne), la 4e division (général Dupont) ayant été détachée en 1805, après Ulm; une brigade de cavalerie légère (général Colbert : 3° hussards et 40° chasseurs); deux batteries d'artillerie à pied et deux à cheval avec une compagnie de sapeurs mineurs, sous le commandement du général de Seroux. L’effectif était de près de 20 000 hommes. (Note de l'éditeur ) É

(3) Dans la vallée de Mergentheim (sur la Tauber, affluent de gauche du Mayn), nous suivimes uue route bordée de vignobles. On était au temps des vendanges : les paysans pour préserver leurs récoltes avaient jeté sur les raisins de l’eau de chaux, Les gourmands furent ainsi attrapés : sans cette précaution, la vendange, qui demande tant de soin et de temps aux habitants du pays, eût été faite en un seul jour. (Note d’O. Levavasseur.)