Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

CAMPAGNE DE 1807 : EYLAU, FRIEDLAND 83

camp de la 3° division renouvellent leur avis et disent qu’il est impossible de continuer parce que Lestocq les foudroie. C’est alors que Ney, forcé de différer l’exécution des ordres de l'Empereur, s’arrête, descend de cheval, ouvre sa carte, appelle le général Marchand, commandant la 2° division, et lui dit : « Voyez ce village placé en arrière sur notre gauche; c’est**** : l'ennemi doit opérer sa retraite de ce côté; quand je l’aurai repoussé, portez-y vos régiments en toute hâte (1). » Puis, se retournant vers l’état-major du général Seroux : « Levavasseur, ajoute-t-il, vous suivrez le général Marchand. » Nous partons et passons par un grand bois. Impatient de cette longue traversée, je prends le galop avec l’aide de camp du général Marchand et j'arrive en vue du village. Déjà, les fuyards du corps de Lestocq, poussés trop vite par le maréchal Ney, en approchent; et cependant notre tête de colonne a encore une demi-heure de chemin à faire avant d’arriver. Je vois que le sions (l'ancienne 1", détachée en 1805, n'ayant pas été remplacée) : la 2, général Marchand : brigade Bélair (6° léger et 39+ de ligne) et brigade Marcognet (69 et 76e); et la 3°, général Gardanne : brigade Roguet (25e et 27e) et brigade Labassée (50° et 59e)... — En outre de sa cavalerie légère (général Colbert), Ney disposait provisoirement de la brigade Lasalle et d’une brigade de dragons. Au total 10 à 12000 hommes. (Note de l'éditeur.)

(1) Le nom d’Althof est rayé dans le manuscrit : il s’agit sans doute (d’après un rapport du général Dutaillis, chef d’étatmajor de Ney) du village de Waldheim, où Lestocq avait laissé un détachement de flanc-garde pour faire filer sa colonne par

une marche de flanc et rejoindre la droite des Russes vers Schloditten. (Note de l'éditeur.) l