Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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vient de se retirer depuis peu, quoique ses attraits le fussent déjà depuis longtemps... » Elle veut se consacrer tout entière à ses plaisirs, qui avaient une certaine analogie avec les passe-temps de Mie Raucourt!. Elle avait été remplacée par la belle la Forest qui, de 1778 à 1780, fit une longue éclipse, motivée par sa liaison intéressée avec Bertin, le ministre des parties casuelles. Bertin avait été précédé dans les bonnes grâces de l'actrice par le sieur La Rousse, ancien fruitier, qu'on avait surnommé le marquis des Poirées; le ministre resta maître de la place, moyennant un hôtel qu’il offrit à la Forest, rue Popincourt, avec 60,000 francs de meubles; mais, au bout de deux ans de cette existence dorée, la belle actrice quitta Bertin, jura de nouveau fidélité à son pseudo-marquis, et fit sa rentrée au théâtre des grands danseurs dont elle faisait l’un des plus précieux ornements, À côté de la Forest, manœuvrait

1. Les Pantins du Boulevard (petit libelle plus que léger qui porte la date de 1791) font allusion à la passion témoignée par Mme Nicolet à l'abbé Robineau de Beaunoir, sous-bibliothécaire de la Bibliothèque du Roi. On prétend dans le même ouvrage que M. de Sartine avait vivement influencé Nicolet pour l’amener à un mariage qui ne mit sur son front aucune auréole, mais qui était commode pour le lieutenant de police.